AA/ Malabo/ Samuel Obiang Mbana (ANADOLU Agency)
Le 23e sommet de l’Union Africaine à Malabo (20-27 juin), en Guinée
équatoriale, ne cesse de créer une dynamique commerciale, boostant ainsi
les chiffres d’affaires et le bonheur de certains acteurs de la vie
économique, au grand dam de ceux qui dénoncent les dépenses publiques
(10 millions usd), faites à cette occasion.
Certains
Equato-guinéens se montrent, en effet, réjouis de voir leurs recettes
dopées, grâce aux quelques milliers de visiteurs issus de divers coins
du Contient, alors que d’autres déplorent des dépenses "excessives", aux
dépens de plusieurs « priorités nationales ».
« Grâce à cet
évènement continental, notre hôtel est complet. Il est aussi rare
d’enregistrer de tels chiffres, car le tourisme, ordinairement, ne
marche pas très bien en Guinée Equatoriale
(en raison des restrictions appliquées pour ce qui est de l’obtention
des visas pour des « raisons sécuritaires » tel que justifié par les
autorités du pays, ndlr), déclare Gonzalo Boneke, directeur d’un hôtel
situé au centre-ville de Malabo.
Même son de cloche du côté de
Rosa Angue, propriétaire d’un restaurant. Pour elle, les recettes
journalières ont enregistré une hausse de près de 20%, depuis l’arrivée
des différents participants à la capitale équato-guinéenne. Un chiffre
d’affaires qu’elle a réalisé pour « la première fois », depuis plusieurs
années, reconnaît-elle.
La dame offre, en outre, spécialement
pour ces hôtes un ‘’buffet’’ qui n’est pas cher. Le prix du plat varie,
selon elle, entre 7.000 et 10.000 FCFA (15-22 USD).
La même
satisfaction est manifeste chez Saydou Saye, propriétaire d’un
cybercafé. Ses recettes quotidiennes ont augmenté de 6%, mais il
s’attend à une hausse « beaucoup plus importante », affirme-t-il.
Saidou Saye, gérant d’un cybercafé, abonde dans le même sens. Il offre à
ses clients, "de plus en plus nombreux", 35 mn de navigation sur
Internet pour 500fcfa (1,4 USD). L’objectif, étant de « permettre aux
participants à ce Sommet et aux invités du pays de contacter leurs
familles, pour ensuite rentrer chez eux en conservant une bonne image de
la Guinée Equatoriale », raisonne-t-il.
La coiffeuse Sonya,
plus connue sous ce pseudonyme, tire, elle aussi, profit de cet
évènement continental. Elle est une destination "privilégiée" des femmes
participantes, tel qu'elle le signale. "Ça bouge, plus particulièrement
depuis le démarrage du Sommet, chez-moi. De plus en de femmes viennent
solliciter mes services », se réjouit-elle.
Le sommet de l’UA à
Malabo ne fait pourtant pas le bonheur de tout le monde. La grogne des
chauffeurs de taxi est, à cet égard, édifiante. « Ils nous ont interdit
d’aller à Sipopo, où se déroulent les travaux du Sommet », vocifère le
chauffeur, Alberto Ondo.
Aux yeux de Lucas Obiang, économiste
au ministère du Budget et Finances, ce Sommet aura des retombées
néfastes sur l’économie nationale. « Dépenser 10 millions de dollars
pour ce Sommet, aura, à long terme, des conséquences sur notre économie
qui connait une certaine récession, depuis 2013 » a déclaré Lucas
Obiang économiste au ministère du budget et finances. De ce point de
vue, il note que les dépenses incontrôlables et l’argent investi pour la
tenue de ce rendez-vous, aurait beaucoup mieux servi d'autres
"priorités nationales", à savoir, "la diversification d'une économie
qui dépend étroitement des hydrocarbures et la stimulation d'une
production stagnante ".
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